Nice et la 5G : deux initiatives innovantes pour une Métropole connectée

Comment convaincre les collectivités que les réseaux, et notamment la 5G, peuvent les accompagner pour répondre à leurs enjeux ?

C’est le travail que mène le programme Smart Territories à Orange Innovation. Dans ses équipes, Laurent Chivot et Sylvain Leroux conseillent et accompagnent les collectivités dans leur stratégie et leurs projets liés à la connectivité, en adoptant une démarche qui part des besoins.

La 5G peut être une réponse, mais nous utilisons aussi toutes les solutions de connectivité proposées par Orange, explique Sylvain Leroux, Smart Territories Marketing & Innovation Director. La 5G est un enabler, un outil formidable afin d’accompagner la demande croissante des usages et le développement des territoires.

Et en matière d’innovation numérique, la Métropole de Nice est pionnière.

Elle a une réflexion très avancée, des moyens et une capacité à faire de l’innovation qu’elle pratique depuis de nombreuses années, »observe Laurent Chivot, Innovation Project Manager

La rencontre n’avait plus qu’à advenir !

L’objectif de cette collaboration ? La Régie Ligne d’Azur avait initialement commencé le développement de cette solution en utilisant le réseau 4G. Il s’agit maintenant de connecter en 5G les nouvelles générations de bus qui équipent les transports publics de la ville pour améliorer la qualité de service des transports et la sécurité des voyageurs. Il s’agit en particulier des caméras de vidéosurveillance qui équipent les bus et qui peuvent être activées par le conducteur, dont les images sont transmises à un centre de contrôle. Les contraintes de RLA ont été prises en compte et l’équipe a choisi les bus à haut niveau de service des lignes 8+ et 12+.

Ces bus disposent de voies dédiées et ne se trouvent pas dans le flot de la circulation, ils se déplacent plus librement dans la ville et sont donc particulièrement intéressants pour comprendre les apports du réseau mobile à la problématique de mobilité urbaine explique Laurent Chivot.

Ces deux lignes offrent des situations très différentes : l’une traverse la ville du nord au sud, l’autre d’est en ouest. La première serpente à travers des quartiers aux rues étroites, la seconde longe la promenade des Anglais, zone très ouverte, mais dense.

Orange 5G Lab, contributeur et pilier de l’écosystème 5G

La première étape du projet a été d’équiper les véhicules.

Les experts Orange 5G Lab nous ont immédiatement mis en relation avec les bons acteurs, notamment pour le matériel, mais aussi pour la partie analyse de données avec la solution logicielle de la société LatenceTech » explique Laurent Chivot. « Il a joué à plein son rôle d’animateur de l’écosystème 5G en nous aidant à nous connecter aux bons partenaires et en préparant avec nous tout le contenu de la convention.

Aujourd’hui, Orange a configuré les routeurs selon les besoins de Régie Ligne Azur. Les bus sont désormais équipés et sont en service sur les 2 lignes concernées.

La prochaine phase sera l’analyse des données qui permettra de montrer de manière quantitative et qualitative les apports du réseau 5G d’Orange à ce cas d’usage. Dans un premier temps, les collaborateurs de la régie de transports déclareront comment ils perçoivent la qualité des flux vidéo. Ces réponses seront comparées aux données objectives remontées par les sondes placées dans les équipements. Puis tout au long de cette expérimentation prévue pour 2 ans, les évolutions de la 5G SA seront présentées à RLA pour préparer la meilleure utilisation dans leur cas d’usage.

Des étudiants empêchés pourront encore aller en cours

Pour ce second cas d’usage, cette approche centrée sur les usages est aussi celle qui préside dans le cadre du projet « 5G Metro (ouvre un nouvel onglet) » mené avec Université Côte d’Azur, via son institut d’innovation et de partenariats IMREDD (ouvre un nouvel onglet), et Awabot. Celui-ci est né d’un appel à projet européen, qui vise à financer des infrastructures numériques autour de l’éducation et de la santé.

Les étudiants dits « empêchés » sont hospitalisés pour de longues durées ou restent à domicile éloignés de l’Université. L’ambition est de les accompagner à suivre une scolarité aussi normale que possible et de favoriser l’inclusion et le lien social, grâce à des robots de téléprésence de la société Awabot (ouvre un nouvel onglet) se déplaçant librement dans les environnements distants, comme s’ils étaient physiquement présents. Le projet compte 3 cas d’usages :

• 1er cas d’usage : la téléprésence augmentée. Les étudiants pourront suivre les cours et participer à des activités de groupe.
• 2ème cas d’usage : la téléprésence en mobilité. Ils auront la possibilité de se déplacer dans la salle et dans le bâtiment pour continuer à nourrir une sociabilité au sein de l’établissement (3 étages et 4500 m2 de bâtiment). L’objectif est de pouvoir interagir avec les IoT du bâtiment, jusqu’à idéalement pouvoir prendre l’ascenseur.
• 3ème cas d’usage : la réalité virtuelle. Grâce à des casques, et en tirant parti des capacités du Edge Computing, ils auront accès à toutes les ressources de l’université comme s’ils s’y trouvaient.

Orange 5G Lab, partenaire de la création d’un MPN hybride

Une des principales difficultés réside dans la conception du bâtiment, fait de verre et de béton.

À l’heure actuelle, les étudiants et enseignants doivent sortir du bâtiment pour passer un coup de téléphone ! souligne Sylvain Leroux

Aussi, la première étape du projet sera d’installer un réseau 5GSA pour que chacun puisse simplement accéder au réseau dans l’établissement. Ensuite, les équipes installeront un Mobile Private Network (MPN). Ce flux sera dédié au partage des ressources privées de l’université mais surtout au guidage du robot au sein de l’établissement. C’est une première en France, car le réseau sera compartimenté entre réseau public et réseau privé sur un même cœur et sur une même carte SIM.

Grâce à Orange 5G Lab, les équipes pourront bénéficier d’environnements de test pour anticiper les déploiements au sein de l’IMREDD. Orange 5G Lab les accompagne aussi dans leurs décisions technologiques et le choix du matériel et des fournisseurs.

Nous réalisons ce projet dans un environnement complexe, ce qui nous permettra d’apprendre énormément. Il faudra faire de nombreux choix technologiques et ce projet nous permettra de déployer ce type de réseaux dans d’autres établissements afin de favoriser les nouveaux usages dans l’éducation.

Pourquoi la 5G est-elle intéressante dans cette situation par rapport à un réseau wifi ? Parce qu’elle offre de meilleurs débits et une plus faible latence, mais surtout parce qu’elle est moins tributaire du nombre de personnes qui s’y connectent sur la partie Privée.

Afin d’objectiver les résultats de ce projet européen, une étude sociologique sera menée lors de la dernière année du projet auprès des étudiants et des professeurs qui auront été au contact des robots. L’ambition est bien de démontrer comment la 5G accompagne les besoins et apporte de la fiabilité, performance, sécurité et de la résilience aux Territoires.